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Rencontres latines 2005 
 
 
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Texte de la version

L'indissociable alliance de la beauté et de l'efficacité
 
 
Le De Oratore, écrit en 55, prend la forme d'un dialogue philosophique situé en 91 dans la propriété de l'orateur Crassus à Tusculum. Les interlocuteurs s'installent dans un endroit boisé (De Or., III, 18). C'est Crassus qui parle ici. 
 
  
«La nature, d'elle même, par un phénomène merveilleux, a voulu que les choses les plus utiles offrissent en même temps le plus de majesté ou souvent même de grâce. C'est pour la conservation et dans l'intérêt de tous les êtres que nous voyons régler la disposition entière de cet univers, de cette nature où nous vivons...» 
 
Haec tantam habent uim, paulum ut immutata cohaerere non possint, tantam pulchritudinem, ut nulla species ne cogitari quidem possit ornatior. 
 
Referte nunc animum ad hominum uel etiam ceterarum animantium formam et figuram. Nullam partem corporis sine aliqua necessitate affictam totamque formam quasi perfectam reperietis arte, non casu. Quid in eis arboribus ? In quibus non truncus, non rami, non folia sunt denique nisi ad suam retinendam conseruandamque naturam ; nusquam tamen est ulla pars nisi uenusta. 
 
Linquamus naturam artesque uideamus. (...) Columnae templa et porticus sustinent ; tamen habent non plus utilitatis quam dignitatis. Capitolii fastigium illud et ceterarum aedium non uenustas sed necessitas ipsa fabricata est. (...)  
 
Hoc in omnibus item partibus orationis euenit, ut utilitatem ac prope necessitatem suauitas quaedam et lepos consequatur. 
                                                                                                                                                              Cicéron, De Oratore, III, 178-181) 
 
  
 
 
 
Traduction
 
 
Cet ensemble est si bien ordonné, que le moindre changement en détruirait la cohésion, si beau qu'on ne peut même pas imaginer de spectacle plus magnifique. 
Reportez maintenant votre attention sur la forme et sur la figure des hommes ou même des autres êtres vivants. Vous verrez que, dans leur corps, il n'est aucune partie qui n'ait son utilité, et que leur forme, dans son ensemble, est pour ainsi dire l'œuvre parfaite de l'art, non du hasard. Et les arbres ? Tronc, branches, feuilles ne servent en définitive qu'à y conserver et entretenir la vie ; cependant il ne s'y trouve aucun élément qui n'ait sa grâce. 
Laissant la nature, examinons les résultats de l'activité humaine. (...) Les colonnes sont faites pour soutenir les temples et les portiques : cependant elles ne sont pas moins majestueuses qu'utiles. Le faîte superbe du Capitole et des autres temples, ce n'est pas le besoin d'élégance, mais la nécessité même qui l'a créé. (...)  
De même, dans toutes les parties d'une phrase, ce qui est utile et presque indispensable ne va pas sans une sorte de charme et d'agrément.
 
 
                         (Traduction de. E. Courbaud, Les Belles Lettres) 
  
  

 

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Modifié en dernier lieu le 9.03.2005